Shoshin est un terme japonais qui signifie « esprit du débutant », utilisé dans le bouddhisme zen et dans les arts martiaux.

Le concept de  Shoshin est illustré par l’histoire suivante :

Un célèbre maître de zen reçoit un jour la visite d'un homme qui déclare vouloir étudier avec lui. Le maître l'invite à boire le thé pendant que le visiteur lui expose son passé. Tandis que le maître sert  le thé, l’homme  lui décrit son cheminement spirituel, ses découvertes, ses réflexions et nomme les maîtres qu'il a côtoyés.

Le maître l’écoute attentivement tout en continuant à verser la boisson dans la tasse qui finit par déborder, le thé s’écoulant tout autour. L’élève, étonné, choqué, s’écrit alors : "Mais que faites-vous?! Ma tasse est déjà pleine!".

Et le maître lui répond calmement : "Comment voulez-vous qu'un enseignement pénètre votre esprit alors qu'il est déjà plein comme cette tasse?"

Cette histoire explique qu’on ne peut plus rien faire rentrer dans un esprit déjà plein de certitudes ou qui croit avoir déjà atteint quelque chose, qui juge et compare.

Mais même sans avoir un esprit borné, l’habitude et l’expérience  nous amènent souvent à faire le lien entre ce qu’on apprend et ce qu’on connaît déjà. On cherche à retrouver ce qu’on connaît déjà, par facilité ou manque de modestie.

C’est pourquoi plus on progresse dans la pratique, plus il nous est difficile de conserver l’esprit du débutant. Toutes les pensées égocentriques limitent les capacités de notre esprit

Or : « Lorsque nous n’avons pas idée de ce que nous allons trouver dans la méditation, pas d’attente, nous sommes de vrais débutants. Alors nous pouvons réellement apprendre quelque chose. » (Esprit zen, esprit neuf, Shunryu  Suzuki, 1970)

Avoir l’esprit du débutant, c’est avoir une attitude faite d'enthousiasme, de modestie  et d'absence de préconceptions. La difficulté est de savoir conserver cet état d’esprit tout au long de sa progression, quel que soit le niveau atteint.